Ode à la musique : Glass, My Unfulfilled Life

Ode à la musique : Glass, My Unfulfilled Life

Cette semaine, à Nyon, a lieu le festival Visions du Réel - 164 films seront projetés jusqu'à dimanche 21 avril. Le premier film projeté, le 11 avril, est Glass, My Unfulfilled Life de Rogier Kappers : un film autobiographique plein d'humour sur la crise de la cinquantaine.

Festivals
12 avril 2024

Comment se sortir d’une crise existentielle ? Pour Rogier Kappers, le réalisateur et protagoniste de Glass, My Unfulfilled Life, c’est par la musique. Dans le film projeté hier soir à la préouverture du festival Visions du Réel, on suit Rogier, un hollandais en pleine crise de la cinquantaine qui quitte son job pour se dédier à l’orgue de verre, cet instrument qui consiste à frotter des verres pour faire des notes.

Au rythme de l'image

La musique occupe évidemment une place centrale dans ce film, à commencer par sa bande-son. Elle ne se limite pas à un genre: du classique avec Bach ou Arvo Pärt, le compositeur préféré de Rogier, à Jacques Brel ou encore une reprise de Summertime des Zombies... Le plus souvent, ce sont des morceaux que le public connaît déjà : pour son premier grand concert par exemple, on entend l’intro de 2001, l’Odyssée de l’espace pendant que le protagoniste découvre la salle. La musique s’adapte à l’histoire racontée : lorsqu’il remettra en question ses capacités de musicien, on entend une mélodie dissonante et mélancolique jouée à l’orgue de verre. Car c’est aussi le son des verres qui accompagne l’évolution du nouveau musicien : par exemple, le premier son qu’on entend des verres est un bruit de fracas, et les derniers sont les concerts et live à la télé de Rogier, couronnés de succès.

Musicien ou curiosité?

Mais dans ce film, la musique est avant tout un thème de fond, qui dirige l’histoire du protagoniste : Rogier veut se sortir d’une crise existentielle par la musique. Le thème de la musique est très rapproché du thème de l’identité : Rogier ne veut pas simplement «faire de la musique», il veut devenir musicien. Mais l’orgue de verre n’est pas un instrument commun : en finissant une performance dans la rue, Rogier dit : «they see me as a curiosity, not as a musician». C’est alors un nouveau voyage qui commence pour notre protagoniste, à la recherche d’une légitimation par le public de sa nouvelle identité de musicien. Par la projection de son film dans divers festivals européens, Rogier Kappers à trouvé une manière efficace pour se définir et surtout pour se faire percevoir par le public comme un musicien.

Le film Glass, My Unfulfilled Life de Rogier Kappers à été projeté hier soir pour la pré-ouverture du festival Visions du Réel. Il sera projeté à nouveau ce dimanche 14 avril à 16h30, au théâtre de Grand-Champ.

Eden Alves

© Fréquence Banane - 2024
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