Il suffisait de regarder autour de soi pour comprendre l’envergure de la chose. À peine arrivés à la Pontaise, c’est face à une foule comble que la Diamond League nous accueille au cœur d’une zone presse confortable. Ici, on y dispose de 2 places réservées juste en face de la finish line, un premier privilège qui annonce une belle soirée. Autour de nous, se trouvent certains des meilleurs commentateurs du monde sportif. Dans leur pays respectif, leur voix serait facilement reconnue par des milliers de téléspectateurs. Des modèles, pour ainsi dire, pour des journalistes sportifs en herbe comme nous. Du haut de cette tribune, le festival attendu ne peut alors paraître que plus enchantant.
Car oui, sur le papier, c’est bien un récital athlétique qui est annoncé. Le patron Jacky Delapierre et ses équipes avaient promis de fêter cette édition spéciale en grande pompe. Et pour ce faire, ils n’ont pas hésité à faire appel à un casting 5 étoiles. Ce soir-là, pas moins de 27 médaillés olympiques s’apprêtent à fouler le tartan de la Pontaise. Parmi eux, des références mondiales de l’athlétisme, à l’image de la star américaine du sprint Noah Lyles, la reine du 800m féminin Keely Hodgkinson ou encore la recordwoman du saut en hauteur Yaroslava Mahuchikh. Des références, on en trouve aussi au niveau national. Entre autres, Angelica Moser, Ditaji Kambundji et Simon Ehammer n’ont pas non plus manqué à l’appel. Bref, du très beau monde s’est invité à Lausanne, alors que la saison touche bientôt à sa fin. C’est aussi l’un des derniers tests en vue des Mondiaux de Tokyo en septembre.
Une averse en trouble-fête
Bien qu’on profiterait un peu plus du spectacle, notre programme ne nous permet de rester les bras croisés. Micro en main, studio mobile installé et documents annexes préparés, tout est en place pour réaliser un commentaire live digne de ce nom. Plus de 2h de direct endiablé, mettant au défi nos talents d’orateurs et notre gosier (qui a pris cher au fil des épreuves). On décrypte les faits, analyse les courses, tout s’enchaîne rapidement et c’est presque trop vite que la soirée se conclue à 22h.
A vrai dire, le seul gros inconvénient était l’hommage de la météo à la première édition du meeting. Comme en 1977, de lourdes précipitations ont accablé les athlètes tout au long de la soirée. Ce qui a sans doute perturbé les performances de certains d’entre eux. Alors que le saut à la perche féminin a dû être annulé, d’autres concours comme le saut en longueur hommes et saut en hauteur femmes n’ont permis que des performances moyennes. Tout cela nous aura néanmoins réservé quelques résultats surprises. Personne n’aurait pensé voir le favori Noah Lyles (10.02s) battu de 15 centièmes sur 100m par le jamaïcain Oblique Seville (9.87s). Et peu auraient misé une pièce sur la victoire de Maria Zodzik (2.04m) à la hauteur. A noter le record battu par Hodgkinson (1:55.69) au 800m, aucune femme n’avait couru la distance aussi vite que la Britannique dans l’histoire du meeting.
La fête s’est terminée avec un spectacle de feux d’artifices, afin de célébrer comme il se doit l’événement dans la capitale vaudoise. Avec une population de 150'000 habitants, Lausanne compte parmi les plus petites villes à accueillir une étape de la Diamond League. Une organisation presque familiale, qui continue de séduire les athlètes du circuit chaque année. Nulle doute que cette 50ème édition ne sera pas la dernière. La prochaine est déjà agendée au 21 août 2026 et le stade olympique devrait continuer à servir d’hôte, pour quelques années encore.
Diego Mignogna
Crédit photo : Diamond League AG