Pour commencer, peux-tu me parler un peu de toi ? Qui es-tu et d’où viens-tu ?
Je m’appelle Summer-Pearl. Je viens de Londres, en partie de la Jamaïque et de la Grenade. Je suis une artiste, une artiste musicale.
Quand as-tu commencé à faire de la musique et à écrire des chansons ?
J’écris des chansons depuis l’âge de 7 ans. Au début, j’écrivais juste des petites phrases, je pense que j’ai toujours eu ça en moi. J’aime entendre les choses rimer et quand j’étais petite je me disais : « Ooooh ! Chat (cat) rime avec chauve-souris (bat). Je peux vraiment faire une chanson qui a du sens en faisant rimer des mots ». Je pense que j’écris des morceaux complets depuis que j’ai environ 14 ans. Donc de 7 à 14 ans, j’ai essayé de comprendre ce qu’était la musique et ensuite j’ai réellement commencé.
Pourquoi est-ce que la musique est importante pour toi ? Est-ce un moyen de t’exprimer ?
Tout d’abord, il s’agit de libérer quelque chose qui est en moi. J’ai toujours besoin de laisser sortir les choses et ensuite, c’est comme si je devais comprendre mes émotions et me demander si j’ai tort de les ressentir. Au contraire, ce que je ressens a peut-être un message et j’essaie de le comprendre. C’est d’abord une chose personnelle. Ensuite j’aime voir les gens danser et s’ambiancer avec ces différents messages. Cela me donne l’impression que je ne suis pas la seule personne à ressentir ces émotions.
Si tu n’avais que 3 mots à choisir pour décrire ta musique et ton style, lesquels choisirais-tu ?
Le ton, le flow et l’énergie
J’ai lu que tu travaillais sur un nouveau projet et j’ai donc quelques questions à ce sujet. Quel est ton processus musical pour écrire une chanson ? Est-ce une histoire, un sentiment, une émotion que tu veux exprimer et tu essayes de trouver une instrumentale comme support pour porter un message ? Ou au contraire, la musique t’inspire et te porte sur ce que tu vas dire et chanter ?
Je pense que je suis très inspirée par la réalité, par tout ce qu’il se passe dans le monde. Je suis une personne assez émotive et sensible, donc je ressens les choses avec empathie. Je ressens les choses profondément. Si quelque chose m’interpelle ou me frappe, j’ai le besoin d’écrire à ce sujet car je suis facilement affectée. Je dois l’extérioriser et écrire. Parfois, je suis dans une pièce avec mon producteur et nous parlons, je ne sais pas, de politique ou n’importe, quelque chose me vient et je sens le besoin de l’exprimer.
Dans la musique d’aujourd’hui et le hip hop en particulier, l’utilisation de sample est un phénomène courant dans la production musicale. Est-ce une technique dont tu fais usage dans tes nouvelles compositions ou as-tu plutôt l’habitude de travailler avec des musiciens et des enregistrements live ?
Mes projets précédents étaient principalement composés avec des samples, mais les producteurs avec lesquels j’ai travaillés étaient assez malins pour donner l’impression que tout était live. Dans mon nouveau projet, ce sera plus un mélange de samples et de musiciens live.
J’ai pu lire sur ta page Spotify que tu travailles sur des chansons qui diffèrent de ce que tu as fait jusqu’à présent, quels sont les changements dont tu parles pour ce nouvel album ?
Alors, mon nouveau projet s’appellera « Out my system », je peux te le dire. J’ai commencé à écrire certaines chansons il y a environ huit ans, d’autres il y a six mois. Il y a beaucoup de choses présentes et c’est un projet que je qualifierai de mixtape parce qu’il n’y a pas forcément d’ordre. Dans mes autres projets, je voulais une histoire qui coule de source du début à la fin. Ce nouveau projet n’a pas vraiment de trame, mais je pense que si tu l’écoutes, il y aura probablement une sorte de corrélation. Je ne l’ai pas écrite de manière linéaire mais juste comme les choses me venaient. Il y a aussi beaucoup d’influences différentes. Ça va du rap à la soul, en passant par le funk et le « spoken words ». Beaucoup de choses se mélangent.
Peut-on donc s’attendre à entendre des exclusivités lors de ton concert de ce soir ?
Oui bien sûr !
Que penses-tu de la Suisse ? C’est la première fois que tu viens ici ?
J’adore la Suisse. Je suis venue l’année dernière, j’ai joué à Montreux. Je ne sais pas le dire correctement : « Montreux Montreux Montreux Jazz Festival hahaha (avec un accent anglais)». J’y ai passé une journée et j’ai adoré, même si c’était très court. Je suis revenu hier, j’ai joué à Bee-Flat à Berne et c’est bien parce que j’ai pu me promener, voir des choses, parler aux gens et oui, j’aime vraiment la Suisse. Je me vois bien vivre ici, pour être honnête.
Et pour finir, quels conseils donnerais-tu à un.e jeune artiste qui débute dans la musique, comme un conseil de grande sœur ?
N’aie pas peur et écris ce que tu fais, ce que tu veux faire. Ne te conforme pas à ce que tu entends mais fais vraiment ce qu’il te plait. Merci beaucoup pour cette interview et j’ai hâte de t’entendre en concert juste après. Merci beaucoup Summer-Pearl !
Elias Devantéry